Utrecht mon amour

De Bruxelles à Utrecht, le voyage a duré près de trois heures. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en allant dans cette ville et étant donné que je n’y allais pas pour visiter, peu m’importait. J’ai juste jeté un rapide coup d’œil sur les images proposées par Google et je me suis dit « Ça va… je ne raterai rien ». Mais une fois sur place…

Commençons du début …

Quelques jours avant mon départ, j’ai eu une polysomnographie (examen de sommeil). Pour cet examen, des capteurs sont placés un peu partout sur le corps et de nombreux sont mis sur le cuir chevelu. Pour éviter que ces derniers, ne s’enlèvent durant le sommeil, une sorte de colle assez forte est utilisée. Lorsque vous avez des cheveux courts, l’acétone utilisée en clinique ainsi qu’un shampoing, suffisent à détacher la colle pour retrouver une apparence normale (sans croûtes blanches). Par contre, lorsque vos cheveux font dix centimètres ou plus, il faut un peigne en plus. Si ils font au moins dix centimètres et sont bouclés ou frisés, il faudra un mélange d’eau et d’huile en plus et s’armer de patience si on ne souhaite pas (se) rendre chauve. Tout ça pour dire qu’avant mon départ prévu de la Gare Centrale de Bruxelles à 10h49, ma sœur s’est retrouvée penchée sur ma tête avec de l’acétone, du coton, un peigne et le mélange. L’heure tourne et la tâche est plus longue que prévu… Il faut appeler un ami au secours. Sans eux, alors qu’il faisait beau, j’aurais dû garder le bonnet d’hiver que j’ai porté, la veille après le shampoing, dans le but d’éviter de donner des nausées au kiné et aux usagers des transports en communs. Après le retour à mon apparence normale, il est grand temps de partir.

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Comme par hasard, c’est ce jour-là qu’une déviation est prévue pour le bus que j’ai pris. Il ne reste plus qu’à espérer arriver à temps pour l’assistance à l’embarquement réservée, sachant qu’il faut encore prendre un métro après le bus. Après une sourde tension et une forte volonté de croire au fait d’arriver à temps, c ‘est de justesse et grâce à l’un des agents de renseignements que le train a pu être pris.

Quel plaisir de ne pas avoir à demander qu’on m’installe à la place prévue aux passagers en fauteuil roulant. Le service d’assistance l’a automatiquement fait. Il n’y a pas si longtemps, lorsque le départ se faisait dans une gare dans laquelle les embarquements sont pour la plupart nationaux, il aurait fallu veiller à le demander, en espérant tomber sur des agents qui comprennent qu’il est effectivement moins confortable de voyager dans le couloir, en face des portes d’entrée des trains, à côté des toilettes. Là, les seules choses que j’ai eu à dire sont « au revoir » et « merci ». Aucun reproche ne m’a été fait, concernant le fait de ne pas arriver vingt minutes avant l’heure du départ (même sans check-in à faire). Retour à la sérénité.

Le calme revenu après l’embarquement, quinze minutes après le départ, contre toute attente, le service d’assistance de Rotterdam, lieu de correspondance, appelle pour s’assurer du fait que je sois bien dans le train prévu, afin que les agents m’y attendent pour le changement de train. En résumé, pour ce genre de trajet, il est presque certain que manquer ce train n’aurait pas été un problème car aucune place n’était réservée, donc prendre le suivant, une heure plus tard aurait été possible. Bon à savoir, une prochaine fois, j’éviterai le stress.

Arrivée à Rotterdam Centraal 12:50 – Départ 13:05 Utrecht Centraal

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Rampe d’accès utilisée à Rotterdam. Pratique à déplacer, évitant aux agent un effort physique important.

 

A Rotterdam, nous disposons de quinze minutes pour le débarquement, le changement de voie et l’embarquement. Je me demande si c’est un temps suffisant. Je me rends assez vite compte que oui, dans la mesure où il n’est nécessaire de prendre aucun ascenseur pour changer de quai. Quarante minutes plus tard, nous voila à Utrecht. Pour sortir de la gare, il est nécessaire de passer les billets de train sur le lecteur facilement accessible, également lorsqu’on utilise un fauteuil roulant pour se déplacer. Première pensée, une fois sortie de la gare, « Allons vite déposer nos affaires et perdons-nous dans la ville! ».

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Nous voici à présent sans bagages… Utrecht nous semble pleine de charme mais, nous avons trop faim que pour l’explorer pour le moment. Parce qu’il y a une forte « culture du cyclisme », les trottoirs sont larges, ce qui fait que personne n’envahit l’espace de personne, nous avançons tous librement comme si nous avions en tête le refrain de la chanson « Libérée, délivrée ». Bon, non mais j’avais quand-même un sourire incontrôlable.

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L’un des parkings pour vélos

Les autochtones aussi semblent satisfaits et heureux. Ils (se) saluent avec sympathie lorsqu’ils passent tout près. Beaucoup ont sur le visage, l’expression physique d’un bien-être profond.

C’est à Oudegracht, un lieu apaisant où on a accès au canal de la ville, ayant la particularité d’être bordé par un quai situé assez bas par rapport au niveau de la rue. Aux deux niveaux on trouve des cafés et des restaurants. Au niveau supérieur, il y a aussi des marchants de glaces, des food trucks et des magasins. Je ne sais si il est possible d’accéder au niveau inférieur, en fauteuil roulant. Nous sommes mardi après-midi, pourtant, il y a du mouvement dans les rues et cela jusque tard dans la nuit. Juste assez de monde pour garder le côté agréable de la découverte. C’est dans cette rue que nous avons mangé au Toque Toque http://toque.nl/, un lieu chaleureux à la bonne musique et un personnel aux petits soins.

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©WheelchairInTheWild

Pour le moment, Utrecht est ma ville coup de cœur, cette année. En partant de Bruxelles en train on y est assez rapidement, et l’assistance pour l’accès au train est vraiment bien organisée. Cette ville aux gens chaleureux est jeune, dynamique, accessible en fauteuil roulant et a un « je ne sais quoi » qui la rend belle et me fait tomber pour elle. Du coup, un goût de trop peu…

Si vous avez visité Utrecht, dites-moi ce que vous en pensez.
Prenez soin de vous et de ceux que vous aimez,
Petit Cyborg