Tout à l’heure, je rentrais chez moi en taxi et le conducteur du véhicule a décidé de passer un coup de fil à son ami. Sa conversation était sur haut-parleur, il se sentait donc seul dans son véhicule. J’étais, pour lui, invisible. Mais c’était sans compter que je ne me considère pas comme invisible. Ce n’était pas la première fois que j’étais face à une telle attitude, alors, cette fois-ci j’ai su réagir. Je vais vous partager, ici, mes réactions à ce cas de figure et celles à d’autres situations… Cet article pourrait intéresser ceux et celles qui se sentent parfois invisibles, parce que la manière dont beaucoup de gens agissent en leur présence crée ce sentiment en eux. Alors, plutôt que d’accepter cette invisibilité involontairement, imposée, éduquons en la rejetant. 

1. Appelez un(e) proche et mettez votre conversation sur haut-parleur égalementCe matin-là, face à ce conducteur qui m’imposait sa conversation, j’ai envoyé un message à ma petite soeur en lui expliquant la situation. Mon adorable petite soeur, pas si petite, se délecte des petits plans du genre… Elle a donc appelé, sans se faire prier et au début nous parlions en portugais, car le but n’était pas que le monsieur comprenne notre conversation « forcée », mais qu’il se rende compte de l’inconfort. Etant donné qu’il ne semblait pas inconfortable, sans prévenir, mon interlocutrice a demandé, en français,  » Comment se fait-il que le chauffeur du taxi que tu empruntes est au téléphone et parle aussi fort? N’est-ce pas inconfortable pour toi? Quel manque de savoir vivre! »… Le monsieur a entendu, compris et a mis fin à son appel. Une part en moi était gênée pour ce monsieur.
2.  Intervenez dans la discussion du conducteur qui vous impose sa conversation
   • Un autre, une autre fois, parlait avec son ami, a interrompu l’appel car il devait répondre à l’appel de sa médecin. Après sa conversation avec la médecin, il est revenu vers son ami en lui expliquant ce qui lui avait été dit et il lui a demandé ce que cela signifiait lorsqu’on lui dit que sa saturation est basse. Son ami lui répond qu’il ne sait pas, alors, je me suis dit  » C’est le bon moment pour intervenir! ». C’est là que je suis intervenue dans la conversation en lui donnant la réponse à sa question. Il était surpris de mon intervention, mais d’un autre côté, il ne pouvait pas me reprocher de me mêler de ce qui ne me regarde pas… Il a donc mis fin à sa conversation avec son ami, je n’étais plus invisible à ses yeux.
3. Votre ami(e), témoin du fait que vous êtes rendu(e) invisible par l’interlocuteur(trice), lui signale qu’il vaudrait mieux qu’il (elle) s’adresse à vous directement car vous sauriez mieux répondre aux questions ou paiements qui vous concernent.Parfois, parce qu’ils sont mal à l’aise, les serveurs, agents de gares, inconnus rencontrés, …,  s’adressent à vos ami(e)s, neveu/ nièce, soeur/ frère, …, pour des questions qui vous concernent, vous faire des compliments, dire à combien s’élève la somme que vous avez à régler etc.
4. Si vous faites la file et quelqu’un, arrivé après vous, passe devant vous, n’hésitez pas à dire  » Excusez-moi, je suis dans la file ». Je ne sais quelle autre raison, pourrait expliquer que vous soyez dans la même file que celui ou celle qui vous dépasse, si ce n’est que vous y êtes pour un même but, mais voilà, il faut excuser ceux qui parfois, peinent à le comprendre…
5. Parfois, c’est la vendeur, caissier ou autre, qui ne réalise pas que devant celui ou celle qu’il (elle) invite à passer à la caisse, il y a quelqu’un. En général, j’avance juste vers cette caisse, je prends donc ma place, je n’attends pas qu’on me la donne. 
   Parfois, ils (elles) partent du principe que lorsqu’on est en fauteuil roulant, par exemple, on ne peut qu’être accompagné(e), alors c’est à celui ou celle qu’il perçoivent comme l’accompagnateur, qu’ils s’adressent. Souvent, celui ou celle, arrivé(e) après, qui est invité(e) à passer à la caisse, signale que ce n’est pas à son tour, mais je préfère ne pas être en attente de cela, sinon cela peut frustrer.
6. Il arrive que durant une rencontre amicale, riche en discussions, certains oublient que vous faites partie de la conversation et posent leurs affaires sur votre fauteuil roulant pendant que vous êtes assis(e) dessus. Plutôt que d’accepter ce rôle, involontairement imposé, je dis  » Excuse-moi, tu as déposé tes affaires sur mon fauteuil roulant, par erreur ». Trouver les mots pour exprimer ma pensée m’est très important, mais souvent, choisir de parler plutôt que de garder en moi est un choix que j’essaie de faire lorsque quelque chose me dérange. Ne pas parler, pourrait me rendre amère. 

Garder en tête que la plupart des gens sont bienveillants et ouverts à apprendre, à changer, à devenir un peu meilleurs chaque jour m’est important. J’avance avec confiance dans la vie et j’y tiens.

Avez-vous des exemples de situations où vous semblez invisibles? Comment réagissez-vous?

Prenez soin de vous et de ceux que vous aimez,

Petit Cyborg