Mercredi soir, j’ai pu goûter à ce que ça fait de voir un film dans lequel sont visibles des acteurs qui ont des déficiences, sans que ceux-ci ne soient l’objet central de l’histoire. Juste comme en faisant partie, de façon naturelle… de la même manière qu’on pourrait en croiser dans la vraie vie. Je l’ai écrit dans l’article « Etre visible pour rendre accessible » , je crois au fait que l’une des clefs pour nous habituer à voir des hommes, femmes et des enfants ayant des déficiences, et arriver à les considérer de moins en moins comme étant extraordinaires, serait de les voir apparaître dans des films dans lesquels ils ne sont pas nécessairement les personnages principaux. Ce film l’illustre parfaitement… Je vais donc tout de suite vous en parler!

Pour commencer, cet article que vous vous apprêtez à lire a été traduit de la version qui a été spontanément écrite en anglais. Afin de garder la spontanéité de mes articles, j’évite, en général de les traduire moi-même, lorsqu’ils sont traduits. Mais là, il faut vraiment que je partage cette expérience hors du commun avec vous. Mais si vous lisez l’anglais, je pense qu’il se pourrait que vous préfériez cette version « Little Monsters or THE Perfect example of representation » .

Je dois aussi vous dire que j’adore les films hors du commun, ceux avec un humour en finesse, légèrement décalé et inattendu. Lorsqu’ils sont plutôt dramatiques, j’aime lorsque les personnages sont psychologiquement complexes. Comme vous le savez peut-être déjà, je suis une amoureuse de l’amour, alors, les films romantiques avec en bande son du Ed Sheeran , John Legend ou du Roo Panes , j’adore, mais j’ai une exigence capitale « Etre surprise ». Comme dans la vie réelle en fait… être surprise par une journée sans croiser aucun obstacle lors de mes déplacements, dans notre Belgique adorée, serait génial, par exemple… hahaha…

Revenons à nos moutons… le film « Little monsters » … ce qui a d’abord attiré mon attention vers ce film, c’est l’actrice Lupita Nyongo. J’étais surprise de la voir dans ce genre de film. Un film sur des zombies… je me suis dit « hmm… non! Pas pour moi, merci… » , en regardant la bande annonce. Oui, je sais… quel jugement! J’ai continué à la regarder. En générale, lorsque je regarde une bande annonce jusqu’au bout, c’est que je n’ai pas été suffisamment tentée que pour regarder le film. A 0:53 de la bande annonce, quelque chose a changé, lorsque l’institutrice, jouée par Lupita N., frappe à une porte vitrée pour essayer de se cacher, des zombies, avec les enfants et que Josh Gad lui dit « Allez-vous-en! » , elle explique qu’elle est avec des enfants, il vient à la porte, les regarde et dit  » Oh mon Dieu… » et ajoute « Je n’en ai rien à f****e! » . C’est à ce moment là que je n’ai plus eu besoin de regarder toute la bande annonce, ma décision était prise, j’allais regarder ce film, il me semblait séduisant.

Je l’ai donc commencé … à 12:32 du film, vous n’imaginez pas ma surprise lorsque je vois intervenir quelqu’un qui se déplace à l’aide d’atèles aux jambes et d’une marchette. Pas une personne âgées… Enfant, il m’est arrivé de me déplacer avec une marchette et je portais souvent des atèles… alors cette scène était, pour moi, loin d’être banale. Je trouvais donc déjà cette seule apparition géniale. Mais plus tard dans le film, un homme en fauteuil roulant apparaît, vivant librement sa vie, comme tout ceux présents. Ensuite, tout aussi naturellement, un homme ou un adolescent qui semble vivre avec le syndrome de Down. Alors là, je ne me suis plus sentie… ma chanson de célébration m’est venue en tête. C’est la première fois que dans un film qui ne traite pas d’un sujet en lien avec le handicap, je vois autant de gens, d’acteurs/actrices (aussi peut-être) ayant des déficiences. Visibilité, oh oui, visibilité! Ce qui rend aussi ce film délicieux, c’est le fait qu’il touche à des sujets intéressants comme par exemple la complexité des relations, le fait de prendre ceux qui nous sont proches pour acquis, ou encore la frustration qui peut naître du fait de ne pas se sentir, professionnellement, accompli.e.

Ce film est un mélange d’horreur et d’humour, il n’est pas effrayant, mais ne convient pas aux enfants. Il pourrait néanmoins ne pas vous convenir si vous ne supportez pas la vue du sang, dans la fiction, ou les bruits de chairs violemment mangées.

Si vous avez vu ce film, je suis curieuse de vous lire à son sujet. Si ce n’est pas encore fait, j’espère que vous le ferez et me direz ce que vous en penserez.

Prenez soin de vous et de ceux que vous aimez, comme d’habitude!

Petit Cyborg

Image: prt sc Youtube