A la rencontre de Klimt

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WheelchairInTheWild©

Après des mois intenses, une petite parenthèse s’impose… c’est donc sur Vienne que notre choix s’est arrêté, ce mois-ci. 

Il n’est pas toujours facile de trouver un logement dans une ville qu’on ne connaît pas. Lorsqu’il s’agit d’en trouver un en tenant compte du fait qu’il doit être accessible en fauteuil roulant et se trouver à proximité du centre-ville, cela se révèle souvent être une longue recherche. Aurellia Apartments semblait avoir ce qui nous convenait. Une appel a été passé pour s’en assurer et des demandes spécifiques ont été faites. Tout était en ordre. Tiens-toi bien, Vienne, Petit Cyborg arrive!

Il est près de 10h du soir, le voyage en train était long, mais s’est bien déroulé. Nous n’avons qu’une envie, dormir. Bon, avant cela, il nous faut encore trouver à manger et un moyen de transport pour nous rendre à l’appartement. Il y a des taxis à l’avant de la gare… Vite! Vite! Voyons si il y en a un qui soit accessible en fauteuils roulants. Aucun! Surtout, ne pas perdre espoir… on se renseigne à propos de la fréquence des taxis accessibles auprès de l’un des conducteurs. Le gentil monsieur nous répond qu’ils sont très rares, mais nous donne tout de même un numéro.

C’est un échec, nous allons devoir faire sans taxi. C’est à ce moment, que je me souviens que mon kinésithérapeute m’a assuré que les transports sont accessibles à Vienne. Le courage revient. Nous ne sommes pas des pleurnichards, alors nous décidons de trouver ces transports en communs. Mais avant, il nous faut trouver de quoi manger. Après avoir fait quelques courses dans le SPAR de la gare et pris des nouilles en face, nous avons trouvé le point info encore ouvert. C’est là que nous avons été dirigés vers le lieu où nous avons pu acheter nos titres de transports pour la semaine. C’est aussi là que nous avons appris que tous les métros sont accessibles à Vienne. Les vacances commencent bien!

Nous avons donc emprunté le métro. Pour la suite, une jeune viennoise nous a indiqué le lieu où trouver le tram qui nous permettrait d’arriver à notre appartement.

20180701_223545Lorsque celui-ci arrive, je m’annonce au conducteur comme je le fais à Bruxelles, puis j’avance vers l’entrée la plus proche et vu que le véhicule est trop haut par rapport au quai, nous acceptons l’aide d’un passager. Pas trop dépaysés, c’est comme à la maison! Alors que je suis déjà à moitié dans le véhicule, on aperçoit le conducteur interloqué. Il est descendu pour déplier la rampe d’accès. Je n’en crois pas mes yeux, tellement c’est génial. Il nous fait signe d’avancer vers l’avant du tram afin d’utiliser la rampe une fois à destination.

Je sens de plus en plus que ce séjour va me plaire. La ville n’est pas très éclairée mais dévoile déjà certains de ces charmes, et pour ne rien gâcher, elle est propre. Dans les trams de Vienne, le bouton pour signaler au conducteur le lieu où je descends fonctionne et ne sert qu’à cet effet.

Nous voilà hors du tram. Il nous faut maintenant trouver l’appartement. Parce que les dernières minutes sont souvent celles qui paraissent interminables, nous avions vraiment hâte d’être dans nos lits. Nous avons eu un peu de mal à trouver mais, nous y sommes enfin. Avec assurance, nous avançons dans le couloir sans compter sur les trois grandes marches qui nous attendent au bout.20180707_204137 Nous ne voulons pas y croire, cela ne peut être réel. Au bout du couloir se trouve aussi une cour intérieure alors, durant un instant on se dit que l’appartement y est sûrement… mais non. Dans celle-ci se trouvent des planches. J’appelle donc la centrale, la dame au bout du fil, celle à qui j’avais précisé que je suis en fauteuil roulant et tout le reste, ne peut venir avant minuit. Parce que nous ne pouvions pas attendre indéfiniment et que nous sommes très fatigués, nous voici tous trois face à des planches plus ou moins stables.

Nous avons tous peur les uns pour les autres. Je suis enfin au dessus des trois marches et  nous espérons que l’ascenseur ait la bonne taille. Heureusement, c’est le cas. Nous ne sommes pas prêts à en vivre plus pour ce premier soir.

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Arrive ensuite le moment de la découverte de l’appartement, des chambres et des lits dans lesquels nous sommes impatients de nous blottir. C’est avec précaution que j’ouvre la porte de la salle de bain, par crainte que la chaise demandée pour la douche n’ait pas été mise. Il y en a bien une… mais elle est en « cuir ». Penser à une autre solution pour la douche est nécessaire. Il faudra s’asseoir sur l’appui de fenêtre. Les vacances sont aussi faites pour expérimenter de nouvelles choses, eh bien… c’est fait.

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Conscient du risque d’accidents, bricolage fait par l’un des employés, de sa propre initiative, voyant qu’une rampe ayant les bonnes dimensions n’était toujours pas mise à disposition par ses employeurs

Le lendemain matin, nous voici prêts pour de nouvelles aventures. Une courte rampe, impossible à utiliser, est mise à disposition, un soleil radieux éclaire la ville et ce que je soupçonnait se confirme. Les charmes de Vienne ne peuvent plus être cachés… cette ville est un art. Chaque bâtiment croisé, chaque rue, chaque brique donne l’impression d’être là pour un effet spécifique. Rien ne semble avoir été laissé au hasard. Les trottoirs sont larges, les parcs spacieux et en fauteuil roulant, les pavés ne donnent pas l’impression de montrer à cheval, à cause des secousses.

 

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Stephansdom – WheelchairInTheWild ©

Les viennois vous regardent dans les yeux et vous saluent. Si nous avions toujours été bruxellois, nous trouverions, peut-être, cette attitude étrange, mais étant namurois, cela nous fait chaud au cœur. Je les trouve sympathiques et j’apprécie le fait qu’ils établissent facilement le contact. L’allemand me semble être une langue un peu difficile donc,  les seuls mots que j’ai appris avant le séjour sont « Bonjour », « Au revoir », « Merci beaucoup » et « S’il vous plaît ». Pour le reste, je m’exprime en anglais.c02gev06VienneIncontournables Les divers parcs sont agréables, un vaste choix de musées s’offre à nous. Pour ceux qui s’intéressent à Klimt, beaucoup de ses œuvres sont au Belvédère.Merci à ma petite famille pour ces moments passés en votre compagnie.Pour d’autres images et informations, jetez un œil sur la page Facebook @wheelchairinthewild.

Prenez soin de vous et de ceux que vous aimez,

« Petit Cyborg »